À quelques jours de la cérémonie d’investiture de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier 2025, un rapport du procureur spécial Jack Smith révèle que le président élu aurait été condamné pour sa tentative d’inverser le résultat de l’élection de 2020 s’il n’avait pas été réélu en novembre dernier.

Pour rappel, Donald Trump était poursuivi en raison de la prise d’assaut du Capitole le 6 janvier 2021 par une foule de partisans du républicain afin de contester l’élection de Joe Biden à la présidentielle. Après des appels à la mobilisation partisane du camp Trump galvanisé par les accusations de fraude du républicain, plusieurs personnes finirent par attaquer la police autour du Capitole et à forcer l’entrée du bâtiment.

Mais sa réélection a mis fin aux poursuites judiciaires conformément à une politique adoptée il y a plus de cinquante ans par le ministère de la Justice, après le scandale du Watergate en 1973, consistant à ne pas poursuivre un président en exercice.

En novembre 2022, Merrick Garland, alors procureur général des États-Unis (Attorney General) à la tête du ministère de la Justice, a nommé Jack Smith en tant que procureur spécial (Special Counsel) pour superviser des enquêtes judiciaires sensibles visant Donald Trump. Ces enquêtes portaient sur trois dossiers majeurs dont la tentative d’inverser les résultats des élections de 2020, l’attaque du Capitole du 6 janvier 2021 et la conservation illégale de documents classifiés après le départ de Donald Trump de la Maison-Blanche.

Le procureur spécial Jack Smith, qui a dirigé des procédures fédérales contre le président élu républicain, a transmis, le 7 janvier 2025, à Merrick Garland son rapport confidentiel avant de démissionner.

Le bureau du procureur spécial a estimé que « les preuves étaient suffisantes pour obtenir et maintenir une condamnation lors d’un procès (…), s’il n’y avait eu l’élection de M. Trump et son retour imminent à la présidence ». Le rapport ajoute que « la Constitution [américaine] interdit l’inculpation et la poursuite d’un président » peu importe « la gravité des crimes reprochés, la solidité des preuves du gouvernement ou du bien-fondé de la poursuite ».