Le vote du projet de loi de finances 2025 ou le spectre du 49.3
La séance tardive de l’Assemblée nationale du lundi 21 octobre 2024 a marqué le début des discussions de la première partie du projet de loi de finances pour 2025. Du mercredi 16 octobre au samedi 21 octobre, la commission des finances, présidée par Éric Coquerel, avait examiné la première partie du projet de loi de finances pour 2025. Durant ce premier examen, les députés ont auditionné les ministres et tenté de modifier le texte initial : 1 857 amendements ont été déposés. Le Rassemblement national, la droite ainsi que les sympathisants du président de la République ayant voté contre la copie réécrite par la commission, c’est le texte initial du projet de loi qui a été présenté devant les députés hier soir.
D’ores-et-déjà, ce sont plus de 3 500 amendements qui ont été déposés sur le texte, alors que le vote solennel de la première partie du projet de loi est prévu pour le mardi 29 octobre. Les soupçons qui planent autour de l’utilisation potentielle de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution rendent l’atmosphère au sein de l’Assemblée nationale tendue, bien que les membres du gouvernement assurent vouloir « non pas un budget d’austérité mais un budget pour éviter l’austérité » (propos d’Antoine Armand, ministre de l’Économie). De la même manière, le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a affirmé, devant les parlementaires, que « refuser le débat serait une faute morale et politique ».
Le premier ministre Michel Barnier considère tout de même qu’un éventuel blocage parlementaire aurait pour conséquence de « paralyser l’action publique, compromettre la gestion des finances de l’État et mettre en danger la crédibilité financière de la France ».
Les discussions parlementaires perdureront jusqu’au vendredi 25 octobre.