Par La rédaction.

L’offensive de l’administration Trump à l’encontre des universités

Depuis l’investiture de Donald Trump en janvier dernier, l’administration américaine mène une campagne offensive à l’encontre des grandes universités du pays. Dans sa ligne de mire : les établissements accusés, selon l’administration Trump, de laisser prospérer l’antisémitisme sur les campus.

Des sanctions financières ciblées

Fin mars, l’administration Trump avait annoncé que Harvard pourrait être privé d’environ 9 milliards de dollars de subventions fédérales à l’issue d’un « examen complet » avant de transmettre à l’Université, début avril, des exigences à l’attention de la direction de l’université. Parmi ces exigences : la fin des politiques visant à favoriser la diversité et des changements dans les programmes qui « alimentent le harcèlement antisémite », ou encore un « audit » des opinions des étudiants et du corps enseignant.

Cette offensive à l’encontre de Harvard s’inscrit dans une stratégie plus large de l’administration Trump, déjà mise en œuvre quelques semaines auparavant. Dès le 7 mars, elle avait ainsi annoncé la « suppression immédiate » de 400 millions de dollars de subventions fédérales à l’Université Columbia, où plusieurs manifestations propalestiniennes s’étaient tenues au printemps 2024. Columbia aurait depuis engagé une série de réformes structurelles en vue de récupérer les fonds gelés. D’autres universités de l’Ivy League sont également visées par ces sanctions financières de la part de l’administration Trump.

Harvard rejette les exigences de l’administration Trump

Dans une déclaration adressée à la communauté universitaire en date du 14 avril, le président de Harvard, Alan Garber, a déclaré que l’université « n’abdiquera ni son indépendance ni ses droits garantis par la Constitution » avant d’ajouter que « aucun gouvernement – quel que soit le parti au pouvoir – ne doit dicter aux universités privées ce qu’elles doivent enseigner, qui elles peuvent admettre ou recruter, ni les domaines dans lesquels elles peuvent mener leurs recherches ».

Cette réponse symbolique a été accompagnée d’un courrier d’avocats de Quinn Emanuel adressé à l’administration Trump, contestant notamment la légalité des mesures exigées.

Selon ce courrier, les exigences de l’administration sont « en violation du Premier Amendement » et « portent atteinte aux libertés universitaires garanties de longue date par la Cour suprême ». Pour rappel, le Premier Amendement de la Constitution des Etats-Unis, pilier de la démocratie américaine, garantit les libertés fondamentales, dont la liberté d’expression. Les avocats ajoutent que « les conditions imposées par le gouvernement contournent également les droits statutaires de Harvard, en exigeant des mesures correctives injustifiées et perturbatrices pour des préjudices allégués que le gouvernement n’a pas démontrés, conformément aux procédures obligatoires établies par le Congrès et requises par la loi ».

Face au refus de Harvard d’appliquer les exigences de l’administration de Donald Trump, le ministère de l’Éducation a publié un communiqué annonçant que « la Task Force conjointe de lutte contre l’antisémitisme annonce le gel de 2,2 milliards de dollars de subventions sur plusieurs années », ainsi que celui de « contrats pluriannuels d’une valeur de 60 millions de dollars ».