Corée du Sud : le président Yoon Suk Yeol instaure la loi martiale
Dans une annonce télévisée du mardi 3 décembre au soir, le président sud-coréen a proclamé la loi martiale afin de protéger le pays « de la menace des forces communistes nord-coréennes » et d’« éradiquer les abjectes forces anti-étatiques pro-nord-coréennes ».
Pour le président conservateur, la menace est intérieure. En effet, ce dernier n’a pas fait état d’une escalade des tensions avec la Corée du Nord dans son allocution, mais a plutôt accusé l’opposition de vouloir « renverser le régime ».
Conformément à cette déclaration, toutes les activités politiques, y compris celles de l’Assemblée nationale, des conseils régionaux, des partis politiques et des associations, ainsi que les rassemblements et manifestations politiques, sont interdites. De plus, tous les médias et publications sont placés sous le contrôle du commandement de la loi martiale.
Selon les termes de l’article 9 de la loi coréenne sur la loi martiale, les contrevenants à la proclamation peuvent être arrêtés, détenus et faire l’objet de perquisitions, même sans mandat.
En réaction à cette allocution surprise, le Parti démocrate a appelé à manifester, jugeant cette décision « illégale et inconstitutionnelle » (propos de Lee Jae-myung, chef du Parti démocrate). L’Assemblée nationale s’est immédiatement réunie afin de voter une motion demandant la levée de la loi martiale. Sur les 300 députés, 190 étaient présents, et tous ont voté en faveur de cette motion.
Depuis, l’accès au Parlement est interdit, et l’enceinte est entourée et surveillée par les hélicoptères de l’armée sud-coréenne.