Quel est le contexte de l’affaire ?

Après s’être exprimé au sujet de l’appartenance de l’Ouest algérien au Maroc dans la revue d’extrême droite Frontières, Boualem Sansal a été poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation sur la base de l’article 87 bis du Code pénal algérien, notamment pour atteinte à la sûreté de l’État, à l’intégrité du territoire, à la stabilité des institutions. Il a également été accusé d’avoir « fourni des informations et des renseignements sensibles à caractère sécuritaire et économique » à l’ancien ambassadeur de France en Algérie.

L’écrivain franco-algérien de 76 ans, avait été placé en détention provisoire en Algérie depuis le 16 novembre 2024, avant d’être condamné, jeudi 27 mars, à cinq ans de prison ainsi qu’à une amende de 500 000 dinars (3 470 euros) par le Tribunal correctionnel de Dar El-Beïda, près d’Alger.

L’écrivain pourrait-il bénéficier de la grâce présidentielle ?

Son arrestation est intervenue dans un contexte d’escalade diplomatique entre Paris et Alger et a donc connu un large retentissement en France, plusieurs personnalités ayant pris position pour soutenir l’écrivain et dénoncer, notamment, comme Mathilde Panot, présidente du groupe Insoumis à l’Assemblée nationale, « le délit d’opinion ».

Suite à sa condamnation, plusieurs personnalités politiques ont réagi, comme Marine Le Pen, qui a dénoncé une « condamnation scandaleuse » de l’écrivain sur X ce jeudi. Le président de Renaissance, Gabriel Attal, a quant à lui déclaré qu’avec cette condamnation, l’Algérie veut « faire taire Boualem Sansal pour toujours ».

À l’issue du sommet sur l’Ukraine, le président de la République, Emmanuel Macron, a appelé au « bon sens » et à l’« humanité » des autorités algériennes, espérant une éventuelle grâce pour l’écrivain, une mesure prévue à l’article 91 de la Constitution algérienne : « Le Président de la République […] dispose du droit de grâce, du droit de remise ou de commutation de peine. »