Vendredi 6 décembre, la Cour constitutionnelle roumaine a invalidé les résultats du premier tour des élections présidentielles roumaines, alors que Călin Georgescu, candidat pro-russe d’extrême droite, était arrivé en tête avec 22,94 % des voix.

Ce score inattendu avait éveillé les soupçons d’ingérence russe.

La Cour constitutionnelle, dans une décision du 6 décembre dernier, a alors décidé d’exercer son pouvoir prévu à l’article 146 de la Constitution roumaine en annulant l’ensemble du processus électoral, sur la base des décisions gouvernementales n° 756/2024 relative à la fixation de la date des élections et n° 1061/2024 sur l’approbation du programme de calendrier.

Cette décision sans précédent intervient au lendemain de la déclassification de documents du renseignement national faisant état d’une vaste opération de communication pro-russe en faveur du candidat Călin Georgescu, notamment sur le réseau social Tiktok.

Les autres candidats à l’élection présidentielle ont exprimé leur réticence à voir ce premier tour annulé : la candidate de centre-droit Elena Lasconi a fait savoir que cette décision de la Cour « détruisait la démocratie » et le chef du parti d’extrême-droite AUR George Simion considère que la Cour a « annulé la volonté du peuple roumain ».

En parallèle de cette décision de la Cour, deux enquêtes ont été ouvertes sur des faits de délits électoraux et de blanchiment d’argent, notamment par le parquet anticorruption. Des perquisitions ont alors débuté samedi 7 décembre dans la ville de Brașov et visent une personne « possiblement impliquée dans le financement illégal de la campagne électorale d’un candidat à la présidence », selon le parquet.