Yann Moix a été relaxé, mardi 26 novembre, par le Tribunal judiciaire de Paris, alors qu’il était poursuivi pour injure et diffamation à propos de ses propos visant les policiers, prononcés en septembre 2018 sur le plateau de l’émission Les Terriens du samedi.

En l’espèce, Yann Moix avait accusé les policiers de cibler « les pauvres et les milieux défavorisés » et de pratiquer un « harcèlement sur des gens inoffensifs ». L’écrivain et chroniqueur avait ajouté que les policiers avaient « la peur au ventre » et ne cessaient de « se victimiser ». Deux policiers étaient présents sur le plateau.

Les syndicats de police s’étaient indignés de ces propos, et le ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérard Collomb, avait porté plainte. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel, devenu Arcom, avait également été saisi par 2 000 spectateurs. Souhaitant nuancer ses propos, Yann Moix avait annoncé regretter « des mots grossiers ».

L’injure et la diffamation sont des délits prévus à l’article 29 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. La loi dispose que « Toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé est une diffamation. La publication directe ou par voie de reproduction de cette allégation ou de cette imputation est punissable, même si elle est faite sous forme dubitative ou si elle vise une personne ou un corps non expressément nommés, mais dont l’identification est rendue possible par les termes des discours, cris, menaces, écrits ou imprimés, placards ou affiches incriminés.

Toute expression outrageante, termes de mépris ou invective qui ne renferme l’imputation d’aucun fait est une injure ».

S’agissant du chef d’injure, Yann Moix a été relaxé aux motifs que les déclarations s’inscrivaient dans un « débat polémique » qui autorisait une « liberté de ton, d’exagération et de provocation ». Les propos tenus par le chroniqueur relevaient ainsi selon le tribunal du « libre droit de critique ».

S’agissant du chef de diffamation pour des propos visant « la grossièreté et l’indécence de Gérard Collomb », le tribunal a relaxé Yann Moix au motif que les paroles constituaient un « jugement de valeur » et non un « fait précis qui serait imputé à la police nationale ».