La Collectivité européenne d’Alsace (CEA)vote à l’unanimité la mise en œuvre d’une taxe poids lourds
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Janvier 2024 marque la revalorisation de la taxe « Maut » instaurée en 2005 du côté de la rive allemande du Rhin, portée à 0,34 euro/kilomètre. En conséquence, les routes alsaciennes, dont les autoroutes A35 et A36, se retrouvent submergées par les poids lourds, entraînant pollution atmosphérique et sonore, ce que déplore la CEA. En effet, son président, Frédéric Bierry fait part d’une augmentation du trafic de poids lourds de 20 % les six premiers mois de l’année 2024, atteignant même 30 % durant les deux derniers mois.
Les élus de la collectivité ont alors voté, lundi 21 octobre, le principe d’une taxe poids lourds « R-Pass » afin de rééquilibrer le trafic des poids lourds entre l’Allemagne et l’Alsace et de réduire la pollution. Fixée à 0,15 euro/kilomètre, cette taxe devrait être mise en place à partir de 2027 et rapporter 64 millions d’euros, permettant de financer en partie l’élargissement d’une route départementale entre Colmar et Sélestat ou encore la construction de murs antibruit pour les riverains d’axes bruyants.
Cette décision des élus alsaciens est très contestée par les différents acteurs économiques d’Alsace. La Fédération nationale des transporteurs routiers, qui s’était déjà mobilisée 15 jours auparavant pour une opération escargot, estime que ce projet de taxe est une trahison. De la même manière, le collectif pour la compétitivité de l’économie alsacienne demande un moratoire sur la question.
À cet égard, Frédéric Bierry n’a pas écarté la mise en place de compensations, possibles pour l’ensemble des entreprises, en rajoutant que la concertation se poursuivrait afin de déterminer les modalités de mise en œuvre de la taxe.