Dans deux affaires dans lesquelles une cour autrichienne demande à la Cour de justice si le traitement des femmes afghanes par les talibans peut être qualifié d’acte de persécution justifiant l’octroi du statut de réfugié, l’avocat général à la Cour de justice de l’Union européenne, Jean Richard de la Tour, considère que les mesures discriminatoires prises par les talibans à l’encontre des femmes afghanes doivent être regardées, en raison de leur effet cumulé, comme « une persécution ».

Il estime que ces mesures aboutissent à dénier de manière flagrante et avec acharnement les droits les plus essentiels des filles et des femmes, en raison de leur genre, en les privant de leur identité et en rendant leur vie quotidienne intolérable.

Selon lui, cet « acharnement » envers les droits essentiels des femmes et des filles justifie qu’un État membre reconnaisse, pour ces femmes, l’existence d’une crainte fondée de persécution en raison de leur genre, sans avoir à rechercher d’autres éléments propres à leur situation personnelle, ce qui justifie la demande de protection internationale.