La ville de San Francisco a engagé, mardi 2 décembre, une action judiciaire contre dix multinationales de l’industrie alimentaire, leur reprochant d’avoir largement contribué à la dégradation de la santé publique par la production et la promotion d’aliments ultra transformés. Parmi les sociétés visées figurent Kraft Heinz, Mondelez, Post Holdings, Coca-Cola, PepsiCo, General Mills, Nestlé USA, Kellogg’s, Mars et Conagra Brands.

Dans sa plainte, la municipalité estime que la composition même de ces produits – élaborés à partir de procédés industriels et d’un grand nombre d’additifs – a joué un rôle déterminant dans la hausse continue des maladies chroniques aux États-Unis. 

Elle ajoute que les aliments ultratransformés représentent aujourd’hui plus de 70 % des produits proposés dans les supermarchés américains et qu’ils constituent plus de la moitié de l’alimentation quotidienne des habitants du pays. Cette omniprésence, selon elle, est liée à l’augmentation de pathologies telles que l’obésité, le diabète, certains cancers et les maladies cardiovasculaires. Les données fédérales mentionnées dans la plainte indiquent qu’environ 40 % des américains sont en situation d’obésité et que près de 16 % sont atteints de diabète.

Le procureur de la ville, David Chiu, accuse ces entreprises d’avoir « créé une crise de santé publique » tout en générant des profits considérables, et considère qu’elles doivent désormais répondre des coûts supportés par la collectivité.

Selon la ville de San Francisco, ces entreprises ont « privé les consommateurs d’un choix éclairé » et « dissimulé » les risques liés à des produits qualifiés d’« addictifs » et ont donc enfreint la législation californienne sur la concurrence en recourant à des pratiques assimilées à un « marketing déloyal et trompeur ».

Retrouvez la déclaration de David Chiu ici.