L’Autorité de la concurrence a infligé à Doctolib une amende de 4,6 millions d’euros pour abus de position dominante sur le marché français de la prise de rendez-vous médicaux en ligne. Cette décision met un terme à une procédure ouverte il y a huit ans, à la suite d’une plainte de l’entreprise Cegedim, concurrent direct du groupe.

Selon l’Autorité, la plateforme détenait entre 70 % et 90 % des parts de marché depuis 2017, loin devant ses rivaux Solocal ou Mondocteur. Sa notoriété est jugée « comparable à celle d’Amazon, Netflix ou Google ». En 2024, Doctolib a réalisé 348 millions d’euros de revenus récurrents, presque exclusivement issus de ses abonnements destinés aux soignants, et revendiquait 50 millions d’utilisateurs en France.

L’Autorité reproche à la société d’avoir imposé des clauses d’exclusivité interdisant aux praticiens d’utiliser d’autres logiciels concurrents, malgré la conscience de leur caractère illégal.

Doctolib est également accusé d’avoir lié l’accès à la téléconsultation à la souscription d’autres services de la marque, comme Doctolib Patient, consolidant ainsi leur position dominante sur le marché. Ces pratiques traduisent, selon l’Autorité, « une stratégie anticoncurrentielle sciemment organisée par Doctolib, sans considération d’éventuels effets positifs sur les consommateurs ».

La plateforme a déclaré interjeter appel de cette sanction